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Par cristopher stand, le 04.10.2015
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Date de création : 17.09.2010
Dernière mise à jour :
21.01.2014
24 articles
Le Magazine littéraire N°524 / Octobre 2012 :
Ce que la littérature sait de la folie
Quand la littérature fait bon ménage avec la folie
Que la cure redevienne une aventure à deux entre le psychalyste et le malade. Pour cela, il faut que l'analyste laisse sa maitrise au vestiaire, il faut qu'il fasse un bout de chemin avec ce malade venu lui implorer son salut, qu'il accepte de s'exposer lui-même à son inquiétude et à son désarroi, à sa solitude et à son ignorance. Bref, qu’il se mette à nu autant que son partenaire. Alors seulement la relation thérapeutique retrouvera sa fécondité. Commencé au vitriol et au marteau, ce numéro du magazine littéraire se termine comme un plaidoyer pour les forces obscures de l'irrationnel : une certaine poétique de la folie. Si on la Libère de ses négriers, elle retrouvera sa violence créatrice, celle qui permet à l'homme, au plus profond de sa nuit et de son effondrement, de redevenir légendaire.
Les gens qui sont payés pour prendre la littérature au sérieux-- professeurs, chercheurs, critiques, officiels, en tous genres—s’imaginent la plupart du temps que leur mission est de traiter gravement de sujets graves : d’où leur désarroi lorsqu'ils sont confrontés à des écrivains dont l'humour est indissociable. Comment les aborder ? Dans la plupart des cas, consciemment ou non, ils évitent le contact. Des comptages sommaires montrent ainsi qu'il se fait moins de références et de commentaires à Rabelais qu’à Montaigne, à Molière qu'à Racine, à Voltaire qu’à Rousseau. Le comique, la drôlerie, la bouffonnerie, la farce, on ne peut éviter de les traiter quand il s'agit d'auteur aussi considérables ; mais on le fait vite, en passant parfois comme s'il s'agissait d'une tare. Si l'un retire ses cocasseries, souligne-t-on, le message de Rabelais est important ; Molière est profond sous son aspect plaisant ; Voltaire camoufle par des facéties une sage philosophie.
Voilà, si les choses ne changent pas, comment on traitera à l'avenir l'oeuvre de Raymond Queneau. Les institutions parleront de lui avec une certaine gêne : oui,oui, derrière sa tournure burlesque... Il faut en prendre son parti : le sérieux se porte bien. Voici toutefois, en provenance de la minorité pour qui Queneau est, avec toutes ses caractéristiques, l’un des écrivains majeurs du siècle.
Il en ressort globalement un fait notable : aucun de ses textes n'est obscur, suffisant, pédantesque ou ennuyeux, comme c’est trop souvent le cas dans les recueils d'articles ou d'intervention. Partout, ici, l'ouverture et la curiosité de Queneau stimule celles de ses commentaires, et les portent à se surpasser, son humour aussi a déteint sur la plupart, grâce à quoi la lecture de ses pages est une vraie fête. Le Magazine littéraire fidèle à sa formule présente des aspects variés de l'écrivain. Pour ne citer que lui, mais le magazine en fait une enquête spéciale sur « ce que la littérature sait de la folie », un inédit, un précieux numéro à lire.
FATHI CHARGUI